LA PETITE ÉTOILE

« Charmante rêveuse que l’on croise aux beaux jours, assise à l’ombre d’un de ces arbres au feuillage plaintif, La Petite Etoile dévore un roman aux airs de relique.

Elle caresse, nostalgique, l’herbe fraîche immaculée. Ses plaisirs sont simples et délicats comme celui de s’endormir au soleil dans son gilet en mohair d’été ou encore de ramasser des coquillages sur les plages de son enfance.

Avant de partir, elle entasse ses trouvailles dans le fond de son éternelle petite besace de cuir pour, enfin, les semer dans la capitale.

Lors de ses dimanches parisiens, la jeune femme s’offre un bouquet de fleurs des champs qu’elle dispose soigneusement sur la cheminée de marbre siégeant, maîtresse, dans son grand salon blanc.

Sur les coups de vingt heure, elle s’en va et cavale entre les passants des ruelles animées, le vent s’engouffrant dans sa chemise légère, pour rejoindre avec hâte la Seine et ses reflets. »